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La journée de la jupe, certains n'aiment manifestement pas!

2 participants

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La journée de la jupe, certains n'aiment manifestement pas! Empty La journée de la jupe, certains n'aiment manifestement pas!

Message  Gotch Jeu 2 Avr - 18:35

http://www.rue89.com/2009/04/02/la-journee-de-la-jupe-la-triple-imposture?page=0#comment-789222
Par Bernard Girard, enseignant bloggeur


Molière, une enseignante, une femme d'un
côté, de l'autre des élèves, des jeunes, des Arabes, des Noirs. Un film
peut-être nourri au départ des meilleures intentions mais qui, à trop
forcer le trait, tourne à l'imposture.
Imposture éducative d'abord. En reprenant le thème éculé de la
culture classique, du savoir, qui auraient démissionné devant les
hordes de barbares qui peuplent les collèges, le réalisateur montre une
très grande ignorance de la réalité et des pratiques scolaires.
Comme le rappelle judicieusement un enseignant exerçant en éducation prioritaire,
Molière est l'auteur les plus étudié en collège, souvent -malgré la difficulté de la
langue et un contexte historique éloigné du nôtre- avec profit.
Que certaines classes soient résolument rétives à cet aspect des
programmes n'autorise pas à jeter l'opprobre sur l'ensemble du système,
ni, surtout, à implorer le retour à une école mythique, quand les
élèves savaient rester à leur place, écoutant sans broncher la parole
du maître.
Pas davantage qu'elle aurait renoncé à enseigner l'histoire, les
sciences, les mathématiques, l'école d'aujourd'hui n'a jamais
démissionné devant les savoirs ni devant les élèves. Seule a changé
peut-être - mais ce n'est pas certain, compte tenu du conservatisme de
l'institution scolaire - la façon de considérer les apprentissages.
Et après tout, si dans le film, Molière a autant de mal à passer,
c'est peut-être aussi parce que la prof s'y prend mal, qu'elle manque
de… pédagogie, tout simplement. Lorsque le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld affirme qu'il faut « remettre le professeur au centre de l'école, pas l'élève »,
prenant ainsi le contrepied de la loi d'orientation de 1989 qui prônait
de placer « l'élève au centre », il s'inscrit résolument dans la
rhétorique réactionnaire des nostalgiques de l'école du passé, qui,
d'ailleurs, lui font un triomphe. Lilienfeld semble bien avoir choisi un camp contre l'autre.
Un attribut qui fut longtemps le signe de l'oppression des femmes



Imposture, également, avec ce thème de la jupe symbole de la liberté
de la femme. On a sans doute oublié qu'il n'y a pas si longtemps, le
port du pantalon était interdit aux jeunes filles, cette interdiction
étant vécue par les intéressées comme une forme d'oppression, dans un
contexte où la mixité n'avait pas encore gagné la partie et où la
séparation des sexes était considérée comme le gage d'une bonne
moralité.
S'il n'est pas acceptable que l'affirmation de leur féminité par des
enseignantes ou par des élèves donnent lieu à des brimades, à des
pratiques de harcèlement, n'est-il pas tout autant ridicule de faire
passer pour un emblème de libération un attribut vestimentaire qui fut
pendant longtemps le signe de l'oppression des femmes ?
De nos jours, la séparation des sexes à l'école a retrouvé des
partisans, de même d'ailleurs que l'uniforme scolaire. Il n'est
peut-être pas inutile de rappeler aux plus jeunes que des femmes se
sont battues pour obtenir le droit de se vêtir librement, de troquer la
jupe pour le pantalon et qu'en conséquence, il y a tout lieu de se
méfier de la récupération que ne manqueront pas de faire de « La
Journée de la jupe » ceux qui n'ont jamais accepté la mixité ni la
liberté des femmes.
Imposture, enfin, dans le choix par le réalisateur d'une classe de collège où dominent les élèves à la peau brune.
Une profonde impression de malaise



On dira sans doute, et cela est vrai, que les scènes vues dans ce
film existent bel et bien, ne sont pas inventées mais il faudra quand
même qu'on nous explique pourquoi un film censé dénoncer l'intolérance
et le sexisme dans les établissements scolaires montre presque
exclusivement des Noirs et des Arabes, alors que les établissements
scolaires sont fréquentés très majoritairement par des blancs ? Des
blancs qu'on ne voit jamais dans des films censés dénoncer
l'intolérance ou le sexisme…
Un film sur le machisme, le sexisme, la bêtise et l'intolérance, on
pouvait en tourner partout dans de petits collèges ruraux de la France
profonde, dans les lycées des beaux quartiers, privés ou non, dans les
grandes écoles.
Pourquoi a-t-il fallu que Lilienfeld plante sa caméra là où il n'y a
que des Noirs et des Arabes ? Pourquoi, lorsque l'on veut montrer la
violence et l'intolérance, ne montre-t-on jamais que les Arabes et les
Noirs ? Parce que les Arabes et les Noirs seraient culturellement ou
génétiquement violents et intolérants ?
Que « La Journée de la jupe » soit encensée par l'extrême droite
n'est pas le fait du hasard ; on y retrouve avec le thème d'une
immigration inassimilée et inassimilable les « évidences » martelées
par Le Pen depuis un demi-siècle.
Quoique le réalisateur s'en défende, ce film, avec tous ses
sous-entendus, sur l'école, sur les jeunes, sur l'immigration, laisse
une profonde impression de malaise.
Je vous laisse lire les réactions...... pas forcément amènes vis-à-vis du blogger!
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La journée de la jupe, certains n'aiment manifestement pas! Empty Re: La journée de la jupe, certains n'aiment manifestement pas!

Message  clomani Jeu 2 Avr - 18:41

Ils nous font chier les censeurs politiques ! Etre pour la jupe alors que, dans les cités, les filles en jupe se font harceler par les mecs, c'est être de droite ?
C'est vraiment n'avoir rien compris au combat des femmes pour s'approprier leur corps ! On fait ce qu'on veut, on s'habille comme on veut, on chie sur la mode et on conchie les fringues avec des marques, quand on est une femme libre !
Je n'y connais rien à l'Education Nationale mais je pense que certains profs se retrouvent dans des situations très proches de celles du film, et bon, c'est une fiction en plus ! Pourquoi vouloir y voir seulement un fait divers ?
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