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Le "Pierre Marcelle" de la semaine

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Le "Pierre Marcelle" de la semaine Empty Le "Pierre Marcelle" de la semaine

Message  clomani Ven 7 Nov - 19:41

Inspirer, souffler…

Par Pierre Marcelle

Optimisons

Eh bien, décidément, non… Au risque de cruellement décevoir tous
ceux qui croient vraiment (les idiots !) que «l’antiaméricanisme» -
dont on cherche encore ce qu’il peut bien signifier - serait
consubstantiel au «gauchisme» qu’ils voient partout, on ne dissimulera
pas ici le plaisir qu’on prit mercredi à contempler et partager
l’émotion que suscita l’élection de Barack Obama à la présidence des
Etats-Unis d’Amérique.
Le bonheur, c’est parfois simple comme une évidence, et ça ne se
chipote pas. Que, lobotomisés par huit années de busherie ayant laissé
le pays dans l’état que l’on sait, ses citoyens se soient activement
mobilisés, dans ces proportions, pour redonner sens et vie à une
démocratie électorale vacillante constitue une sorte de miracle qui
justifie qu’on y croie, envers et contre tout. Quoi qu’il arrive
demain, que le président élu parvienne ou pas à juguler ces forces qui
ont fait des territoires les plus riches du monde la nation la plus
inégalitaire du monde, restera ceci : l’élection de l’être autoproclamé
noir Barack Obama aura été. Elle vaut désormais pour la planète
entière, légitimant rétrospectivement tous les combats fondés sur la
foi en le progrès de toute l’humanité.
Il était temps, me disait Edward, mon commensal californien à ce
festin télévisé, en prenant conscience que, pour la première fois de sa
vie (il a 54 ans), il avait voté pour un candidat. Et comme, sur le coup de six heures du matin, je lui demandais s’il se sentait fier,
il me répondit, après quelques secondes de réflexion et à peu près
comme tous les amis de là-bas, qu’à tout le moins, il n’avait plus
honte d’être américain. Mais, pour la démocratie en général, la
démocratie américaine en particulier et mon «antiaméricanisme» supposé,
je vous laisse imaginer les lignes que m’aurait inspirées l’élection de
cette vieille baderne et doucereux good guy de McCain affublé de sa très vicieuse partenaire de ticket, Sarah Palin, la mortifère Hockey Mum des lobbies les plus réactionnaires du continent…

Relativisons
Emballons-nous, donc, pour le gars Barack, mais ne nous laissons pas
non plus enfumer par l’unanimisme et la tentative de récupération qu’il
suscite auprès de notre personnel politique sarkozyste. Il ne s’agit
pas ici - pas encore - d’analyser le programme d’Obama, mais
d’apprécier la dynamique de son élection, la hauteur de vues de ses
partisans et la dignité de sa campagne. A ce niveau d’ambition, la
politique ressortit à une mythologie autant qu’à une esthétique. Une
esthétique du corps électoral, assurément, mais aussi une esthétique du
«corps du roi» ou du président élu. «Vous avez vu ce corps», s’exclama Nicolas Sarkozy, en le découvrant en 2006 dans un magazine (voir Libération d’hier). Ô, la terrible opposition, non pas du grand et du petit, mais du cool
et de l’excité… Au moins ce propos était-il lucide, comparé à la
candeur truqueuse et un peu misérable d’un Devedjian prétendant
mercredi lire dans le «Yes we can» d’Obama la traduction du slogan «Ensemble, tout est possible» de son parti UMP !

Rêvons

A mettre en regard deux projets également «libéraux», le yankee et
le franchouillard, on perçoit vite qu’on ne parle pas de la même chose.
On s’en convaincra mieux encore en comparant la visibilité des
minorités du même nom au sein de notre représentation nationale à nous
(je parle des élu[e]s ou en passe de l’être au Parlement de vieux mâles blancs et nantis, pas des potiches nommées
au gouvernement). Et on mesurera définitivement l’inanité d’une
comparaison en se souvenant qu’il y a en France un ministre de
l’Identité nationale, et qu’il s’appelle Brice Hortefeux.

Relativisons (bis)

Sûr qu’avec ce que nous bricolent Xavier Bertrand et ses copains en
matière d’allongement de durée du travail et de réduction des
retraites, une grève, que l’éradicateur en chef n’est pas encore
parvenu à rendre invisible, ça fait jaser. Celle du SGLCE-CGT qui nous
priva l’autre jeudi de journaux, a choqué, mais moins à propos des
350 suppressions de postes aux NMPP que du montant des indemnités
proposées. Songez ! «200 000 à 300 000 euros» par tête, paraît-il, et des «coups de masse» pour dégringoler une vitrine au siège des Messageries et mieux nous «prendre en otages».

Certes, les camarades du livre CGT ne sont pas absolument
représentatifs d’un prolétariat qu’ils incarnaient mieux en 1947 ;
preuve qu’on peut aussi se déclasser par le haut. Reste qu’à l’heure
des milliards distribués aux banquiers voleurs et des cris d’orfraie
que suscitèrent (ô, très brièvement ; on ne légiférera pas) chez nos
grands moralisateurs de golden hellos, parachutes dorés et autres stock-options,
on serait avisé de relativiser nos offuscations. Le plan Défi 2010 a
suscité une opposition et un rapport de forces. Au moins les indemnités
auxquelles il donne lieu n’ont-elles pas l’opacité de celles que se
votent de gras actionnaires dans le huis clos des conseils
d’administration.
C’est quoi, 300 000 euros ? Pile poil, selon l’Obs, le montant des à-valoir touchés par Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy pour leur correspondance d’Ennemis publics
(300 000 chacun, oui). Pour mémoire, l’AFP rapportait la semaine
dernière que le salaire moyen des 50 premiers patrons français
s’établissait en 2007 à 383 000 euros mensuels, soit 310 fois le Smic…
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Message  scud56 Ven 7 Nov - 21:43

Toujours bon.... intelligent ET agréable à lire.
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Message  Invité Jeu 26 Fév - 12:22

Pierre Marcelle censuré par Laurent Joffrin.
http://www.acrimed.org/article3087.html

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Message  scud56 Jeu 26 Fév - 12:38

Ca ne m'étonne pas.... Libé ( enfin Joffrin) a tout fait pour ne pas parler de cette employée du journal qui fait une grêve de la faim dans le hall de Libé.... Sartre doit se retourner dans sa tombe... affraid
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Message  gros branleur Jeu 26 Fév - 14:28

C'est donc ça !!!
Chaque vendredi soir, je me précipite sur la page rebonds de Libé sur le net pour déguster cette chronique.
Vendredi dernier, pas de trace, pas plus le samedi ni le dimanche...
Je me suis dit qu'il avait eu un empêchement quelconque, et j'attendais avec impatience de le retrouver cette semaine.
Mais que Joffrin l'ai censuré ne me surprend pas. Il a tout fait pour que Marcelle parte, et devant son refus, il lui avait signifié qu'il relirait sa chronique et qu'il jouerait des ciseaux le cas échéant.
Il y a eu d'ailleurs un précédent, lorsque Joffrin avait dans un édito présenté les condoléances de tous les collaborateurs de Libé pour le décès du baron de Rotschild, père de l'actionnaire majoritaire de Libé, et que dans une chronique, Pierrot avait refusé de s'associer à ces condoléances...
Joffrin procède avec Marcelle comme Val le faisait avec Siné.
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Message  billbaroud35 Jeu 26 Fév - 15:28

si l'ami Pierre veut publier sur dazibaoueb, ce sera avec plaisir! keupon
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Message  Invité Jeu 26 Fév - 15:50

La comparaison de Joffrin avec Val est loin d'être idiote.
Ils font parti tous les 2 de la "brigade des bien pensants", vous savez ceux qui interviennent dès qu'il faut soutenir Israël envers et contre tout ou quand il faut hurler à l'antisémitisme à propos de n'importe quel fait divers.
Dans ces cas là on voit arriver les petits soldats Joffrin, Val, BHL, Adler, Glusckmann...

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Message  clomani Jeu 26 Fév - 19:45

yapadebug a écrit:La comparaison de Joffrin avec Val est loin d'être idiote.
Ils font parti tous les 2 de la "brigade des bien pensants", vous savez ceux qui interviennent dès qu'il faut soutenir Israël envers et contre tout ou quand il faut hurler à l'antisémitisme à propos de n'importe quel fait divers.
Dans ces cas là on voit arriver les petits soldats Joffrin, Val, BHL, Adler, Glusckmann...

Je leur trouvais moi aussi des airs de laches qui ont tourné leur veste bien trop vite pour etre honnetes...
Ben voila. La boucle est bouclée. Et ils veulent qu'on croie encore que la presse écrite quotidienne peut etre sauvée ? Impossible.
Pov Pierre Marcelle... j'espère qu'il est entré en résistance...
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Message  gros branleur Jeu 26 Fév - 23:08

Acrimed dans son article fait allusion à un article de Politis, qui a été écrit par notre ami Fontenelle:

S’étonnant de ne pas découvrir vendredi dans Libération la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, Politis a pris des nouvelles de l’auteur de No Smoking. Il apparaît que son évocation de la grève de la faim d’une salariée de Libé n’a pas eu l’heur de plaire à Laurent Joffrin, directeur de la publication.

Pierre Marcelle  :
« Revendiquant l’exclusivité de la communication relative à la (douloureuse) situation qui, depuis dix jours, perdurait dans nos murs, Laurent Joffrin, coprésident de Libération et directeur de sa rédaction, s’est opposé jeudi dernier à la diffusion d’une chronique qui, de la Guadeloupe à la rue Béranger, traitait de ce qui, ici et là, identifiait à la fois un conflit social et un conflit identitaire. Peu enclin à m’exposer dans l’évocation d’une affaire interne, je m’y étais cependant résolu en constatant que le journal n’en avait jamais informé ses lecteurs, fût-ce par une brève. C’est ce
vide que je me proposai de remplir, avec un osten­sible souci de ne pas mettre en avant ma propre appréciation du conflit. Très ingénument, je m’imaginai même que cette chronique, vidant un peu du pus de cet abcès,
soulagerait tout le monde, et jusqu’à la direction du titre. Sa censure établit que je m’étais mépris. »

Nous publions ci-dessous un extrait de la chronique No Smoking dont les lecteurs de Libération ont été privés :

Là-bas non plus qu’ici, le produit de « première nécessité » ne saurait se réduire au « panier de la ménagère ». Et ici
non plus que là-bas, l’essence même de la vie ne saurait se définir à travers la délétère comptabilité du « travailler plus », ce dogme par quoi d’aucuns prétendent – quelle blague, quand on y songe ! – endiguer « la crise ». La crise qui ne nous épargne pas, à Libération, où, depuis le 10 février, se poursuit la grève de la faim de notre collègue
Florence Cousin. Il s’agit d’un conflit qui voit une salariée contester son licenciement, et une direction revendiquer le droit de licencier.
Ce conflit est à la fois social et identitaire. Il ne s’agit pas ici de dire qui a commencé, mais ce qui s’achève, quand la violence du monde réel emporte tout, partout. Si, pas plus que dans un seul pays, on ne fait le socialisme dans un seul journal, à tout le moins, l’ultime aberration ou l’ultime reniement (c’est selon la conviction des uns ou des autres) serait d’occulter ce qui le constitue, le journal : en l’occurrence, la fin d’informer aussi à propos de conflits, qu’ils soient sociaux ou identitaires, qu’ils soient de là-bas ou d’ici, et fussent-ils, pour les seconds, dérangeants de proximité. Un « service minimum », comme dit l’autre…


Évoquer, donc, la violence que fait à la conscience la présence d’un lit de camp (une couverture, des bouteilles d’eau
minérale) sur lequel est allongé un corps muet. Quelles que soient les « raisons » de part et d’autre invoquées, cette grève de la faim, ici, dans le hall de ce journal, hurle la négation de ce qui en fit un intellectuel collectif. À perdurer, à signifier aussi tragiquement que, de facto, on ne put, dix jours durant et sans préjuger de la suite, plus se parler, cette grève de la faim ébranle le bien commun d’une commune intelligence de valeurs, sinon du monde. Ainsi que dans des milliers d’entreprises et pas mal d’entreprises de presse, trois générations de personnels travaillent à Libération. Entre anciens combattus et jeunes précaires, un âge moyen et majoritaire impose un pragmatisme dont, qu’on le veuille ou non, l’origine est sarkozyenne.
On peut aussi le qualifier de pragmatisme de crise.


P.S. La brève interview ci-dessus a été réalisée avant le mouvement – fort discutable – d’un syndicat CGT des NMPP qui a empêché la parution du titre samedi, et le communiqué de la direction de Libé publié lundi.

http://www.politis.fr/A-propos-d-une-greve-de-la-faim,5687.html
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Message  gros branleur Jeu 26 Fév - 23:17

gros branleur a écrit:
Il y a eu d'ailleurs un précédent, lorsque Joffrin avait dans un édito présenté les condoléances de tous les collaborateurs de Libé pour le décès du baron de Rotschild, père de l'actionnaire majoritaire de Libé, et que dans une chronique, Pierrot avait refusé de s'associer à ces condoléances...

http://www.acrimed.org/article2651.html

A Libération, les ciseaux coupent aussi
Publié le 21 juin 2007 par Mathias Reymond

Chaque semaine, Pierre Marcelle, journaliste vétéran de Libération, livre une chronique intitulée « Smoking ». Mariant subtilement la diatribe acerbe et l’imparfait du subjonctif, la tribune constitue un espace de liberté rare dans Libération. Des chroniques souvent acides, qui ne sont pas dans la ligne. Pourtant (même) à Libération, les ciseaux coupent.

C’est sur le site de Rue89, que l’on apprend la nouvelle :
« Les lecteurs de Libération, ou au moins les fans de "Smoking", la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle,
remarqueront ce mardi matin que cette dernière est plus courte que d’habitude. Elle a été amputée de quelque 1650 signes, un passage dans lequel le chroniqueur rouspétait contre un petit avis de décès publié par Libération vendredi, dans sa colonne "carnet" :
"L’équipe de Libération s’associe à la tristesse d’Edouard de Rothschild [actionnaire de référence de Libé, note de Rue89] et de sa famille à l’occasion du décès du baron Guy de Rothschild". »

Voici l’intégralité du texte qui a disparu :

« Sphère intime de la mort privéeMais il n’y a pas de complot. Juste une dérive comme au cours de l’eau trop bleue. Je vais le dire gentiment, sans goût particulier de chicaille, mais tout de même... Le dogme désiré de l’alliance capital-travail s’impose partout. C’était ainsi vendredi, dans la marginale colonne Carnet de Libération (p. 15) qui faisait part du décès, "dans sa 99e année", du baron Guy de Rothschild et père d’Edouard -notre actionnaire de référence. Suivaient deux autres avis funèbres, puis, au sous-sol, comme un post-scriptum, cet autre : "L’équipe de Libération s’associe à la tristesse d’Edouard de Rothschild et de sa famille à l’occasion du décès du baron Guy de Rothschild". Sans doute
l’initiative relève-t-elle d’une courtoisie d’usage et d’un aloi qu’une proximité professionnelle souligne encore. Et sans doute pouvons-nous tous concevoir, et moi de même, la douleur qu’ait pu inspirer au fils la perte de son père. Je tiens cependant, et par principe, qu’elle relève de cette "sphère intime", comme on dit chez Nicolas Sarkozy, qui vaut autant pour les disparitions que pour les divorces. Autant dire qu’elle ne me regarde pas.
Je ne sais de feu Guy de Rothschild que ce qu’en rapportait la longue nécrologie que lui consacra vendredi
Le Monde.
Je n’entretiens avec Edouard de Rothschild d’autres rapports, très indirects, que ceux d’un salarié avec un actionnaire. Ils n’autorisent pas la privauté de condoléances que son destinataire même serait fondé à interpréter comme l’expression d’une hypocrisie dans un mélange des genres. Ce en quoi je lui donne acte qu’il aurait raison. »

Au nom de « l’équipe »

Il est étrange de voir le directeur d’un journal - puisqu’il s’agit ici de Laurent Joffrin, assis sur sa double autorité de directeur de publication et de PDG - s’émouvoir du décès d’une personne (fut-elle proche du principal actionnaire du journal) au nom d’une équipe toute entière sans l’avoir prévenue... En son temps, Jean-Marie Colombani avait rédigé un éditorial dans Le Monde à la mort de Jean-Luc Lagardère (père d’Arnaud, et actionnaire du Monde). L’éditorial louangeur, rendant hommage à « Jean-Luc, le fidèle », se concluait ainsi : « Le Monde a perdu un ami, et présente à son épouse Bethy, à Arnaud Lagardère et à tous leurs proches ses condoléances émues. J.-M. C. » (Le Monde, 16 mars 2003, cité dans PLPL n°14, avril 2003).

« L’équipe de Libération s’associe ... », « Le Monde (...) présente... », les phrases se ressemblent et se répondent. Elles
témoignent du pouvoir qu’ont les roitelets des médias de faire la pluie et le beau temps au nom de leur journal.

Si la rédaction, « l’équipe », de Libération n’a pas été consultée pour s’associer à la tristesse des proches de Guy de
Rothschild c’est peut-être parce que « l’équipe » n’aurait pas souhaité s’y associer. Pourquoi ? Peut-être parce que Guy de Rothschild, l’homme qui, lors de l’arrivée de la gauche et des nationalisations en 1981, déclara, avant de se réfugier aux Etats-Unis : « Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand, pour moi cela suffit. Rebâtir sur les décombres deux fois dans une vie, c’est trop », peut-être parce que cet homme, donc, n’est pas à l’image de ce que prétend être Libération. A savoir « de gauche ».

Censure ?

Mais au-delà du fonctionnement autocratique de Libération, il y a la censure, autocratique évidemment. Pierre Marcelle, ultime caillou dans la chaussure de Joffrin, a souhaité écrire ce qu’il pensait [1].
Rien de bien grave ; pas de quoi voir pointer le bout du canon d’un char soviétique sur les Champs Elysées. Juste 260 mots qui expliquaient pourquoi il se désolidarisait de ces condoléances imposées, 260 mots qui auraient été noyés dans des pages « Rebonds », 260 mots coincés entre des petites annonces pour des lofts parisiens et la météo, 260
mots aussi vite lus qu’oubliés. Mais Joffrin, pas très habile, n’a pas pensé à cela. Au lieu de laisser pinailler son « équipe », au lieu de récupérer cette controverse en se targuant d’être « démocrate », Joffrin, à la manière d’un colonel africain, a préféré cisailler l’article, tronçonner les phrases, guillotiner les mots.

Censure ? Est-ce que ce mot a encore un sens à l’heure de financiarisation accélérée des médias ? A l’heure où l’information est devenue une marchandise et les journaux des entreprises capitalistes ?
Est-ce Laurent Joffrin qui est un censeur ou Pierre Marcelle qui n’est pas un bon salarié ? Laurent Joffrin, PDG modèle, sanctionne l’employé réfractaire qui n’est pas officiellement ému par le décès du père de l’actionnaire principal de l’entreprise. Quoi de plus normal, finalement. Pierre Marcelle peut s’estimer heureux : il aurait pu être limogé. Patience?

Mathias Reymond

Notes

[1] Les Inrockuptibles avaient déjà relaté des « incidents » démontrant que Marcelle était déjà sur la sellette. Ainsi, le 30 janvier 2007 : « Pierre Marcelle qui n’a pas souhaité profiter du guichet de départ pour quitter le journal, a été publiquement pris à partie par son nouveau directeur :
‘‘ Tu seras un Duhamel populiste, puisqu’il en faut un’’. Et s’est vu signifier que le contenu de sa chronique serait surveillé par la rédaction en chef, ‘‘ censure ou pas ’’. L’affaire a provoqué la colère des syndicats qui ont protesté contre ces ‘‘pressions’’. »

Cité dans l’article d’Acrimed consacré au nouveau règne de Joffrin.
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Message  clomani Sam 4 Avr - 10:17

Et je double G.B. au poteau. Aujourd'hui, c'est moi qui vous propose le dernier Pierre Marcelle :

Ethiques en toc



Alors, les petits
poings de Xavier Bertrand martelant ses ondulantes convictions : à
propos de Daniel Bouton, le banquier en chef de la Société générale
dont l’Express révélait que la retraite, dorée comme un
parachute, devrait s’élever à environ un million d’euros l’an, le
chattemite patron de l’UMP dit que, après l’ouragan Kerviel, le cyclone
subprimes et la cataclysmique chute des actions de la Générale, Bouton,
«ça commence à bien faire».
Il dit ça, Bertrand, ou plutôt, il le surjoue comme un cochon. Dans
sa bouche, le texte est crédible à peu près autant que celui de ce
décret prétendant encadrer les rémunérations des patrons d’entreprise -
banquiers et voituriers, pour faire court - parmi lesquels Bouton
figure au premier chef (Libération du 31 mars). Mais que dire d’autre, quand Nicolas Sarkozy donne le la du bluff, de la fuite en avant et des rodomontades ?
Les mots du chef de l’UMP sont à l’égal de ceux du chef de l’Etat,
tonitruants de volontarisme, mais ce ne sont que des mots (1). Face à
ces injonctions, «Même pas peur», c’est l’antienne des conseils
d’administration qui continuent de parapher dans un sourire équanime et
d’un même trait de plume «dégraissages» (ce mot !) d’effectifs et
augmentations de leurs émoluments. Même pas peur d’une enquête relative
à un soupçon de blanchiment au Liechtenstein de milliards de Michelin,
Elf et Adidas ; à peine un haussement de sourcils lorsque, à Clervoix
ou à Grenoble, quelques cadres sont bombardés d’œufs pas frais et de
légumes de saison, ou invités à passer la nuit dans leurs bureaux ;
mais la gueule un peu tordue, tout de même, quand le blocage, par les
salariés de la Fnac, d’un Pinault (François-Henri, de PPR) en son taxi,
effleure symboliquement leur intouchabilité. Pas encore vraiment de
quoi s’affoler, cependant. Jusqu’ici, tout va bien… On en reparlera
lorsque d’aucuns seront pendus haut et court, peut-être ?
En entendant Xavier Bertrand mollement afficher son indignation,
on se disait que cet homme souffrit de s’exhiber ainsi, à contre-rôle
et à contre-emploi lorsque, à son entour, tout chaque jour confirme un
peu plus que, derrière le «bouclier fiscal» obstinément brandi, la
portée de l’incantation à «l’éthique» se réduit comme peau de chagrin.
«L’éthique du capitalisme», ce leurre qui arrache la gueule et qui
rapporte peu, voici pourtant tout ce dont nos gouvernants ont encore à
vendre aux gouvernés pour faire une doxa française (le modèle social,
tout ça…), sinon une union nationale. Et ce n’est certainement pas par
hasard que nos sachants invoquent en chœur, de Ferry à Juliard - ces
Roux et Combaluzier de la pensée libérale - le Capitalisme est-il moral ?
opus que signa en 2004 André Comte-Sponville (2). Et tous d’opiner à la
proposition selon laquelle la vocation du capitalisme n’est pas d’être
moral.
Ce qui, au demeurant, est peut-être vite dit. Derrière un système
qui regarde comme naturel que des individus, aussi compétents
fussent-ils (ce qui, en l’occurrence, reste à établir), soient
rémunérés plusieurs centaines de fois plus que d’autres, qui sont leurs
salariés et participent au premier chef à la production de richesse, il
y a forcément, sinon une morale, du moins une vision du monde. Et l’on peine à imaginer que cette vision du monde ne repose pas sur la conviction, de bonne foi,
que tous les hommes ne sont pas égaux. Et tellement peu égaux qu’on
pourrait presque, tiens, les partager en deux catégories : celle des
surhommes et celle des sous-hommes. Les Nazis faisaient cela très bien,
qui les appelaient respectivement Übermenschen et Untermenschen.
Et nul doute qu’eux aussi, à leur façon, se réclamaient d’une morale.
Eradiquer les sous-hommes pour le bien de tous les autres, après tout,
n’était-ce pas, selon eux, participer du bien commun ?


On rétorquera que le capitalisme n’en est pas là. Sauf à imaginer
que sa vocation, par temps de crise, soit de devenir lui aussi extrême…

(1) Pour ceux de Nicolas Sarkozy menaçant de claquer la
porte du G20, la conférence de presse conjointe tenue mercredi par
Gordon Brown et Barack Obama a cruellement montré quel cas en ferait le
président des Etats-Unis, qui, interrogé à deux reprises sur le propos
de son homologue français, n’a pas une fois prononcé son nom. Et, une
humiliation n’arrivant jamais seule, c’est avant même les gausseries
anglo-saxonnes qu’Angela Merkel faisait savoir qu’à son goût, la
politique de «la chaise vide» ne constituait pas une solution
appropriée. Avec des alliés comme la chancelière allemande, Nicolas
Sarkozy, pour aller nous énerver le grand Barack, n’a pas besoin
d’ennemis. Mais bon… Il a mangé «l’entrée et le plat», selon le mot de Gordon Brown, et s’apprêtait hier à déjeuner chinois.

(2) Impossible d’évoquer le philosophe qui plaît à tout
le monde sans se remémorer le graffiti qui longtemps orna, place
Paul-Painlevé, face à l’auguste Sorbonne, le socle de la statue
d’Auguste Comte : «Ni Comte ni Sponville !»


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Le "Pierre Marcelle" de la semaine Empty Re: Le "Pierre Marcelle" de la semaine

Message  Gotch Sam 4 Avr - 10:25

Et pour faire le pendant de Pierre Marcelle, Flock!
http://www.clubic.com/actualite-268590-bd-semaine-tintin-hadopicaros.html
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Message  gros branleur Sam 4 Avr - 20:20

Entièrement d'accord Monsieur Marcelle.

"L'éthique du capitalisme" le bel oxymore que voilà.
Je lisais il y a quelques semaines un article de Jean-Luc Porquet dans le Canard qui parlait d'un livre du philosophe Bernard Méheust, intitulé "la politique de l'oxymore"
Il recense quelques-une de ces formules, "agriculture raisonnée", développement durable" "moralisation du capitalisme"...
Tout cela a pour but selon l'auteur d'enfumer les esprits, et de différer les mesures cruciales.
"Pour se cacher à elle même cette horrible vérité, que son projet fondamental est insensé et intenable et qu'il mène l'humanité aux abimes"
"Le Grenelle de l'environnement vient dans le discours sarkozien compenser l'apologie du libéralisme et de la consommation"
Ainsi, grâce à ces figures de style, "tout concourt à ce que le système aille jusqu'au bout de sa logique".

Et pour les fraudeurs du fisc qui ont planqué leur fric au Lichtenstein?
Juste 3 noms de sociétés multinationales ont été divulgués, il me semble que la liste de Bercy contenait environ un millier de noms, entreprises et particuliers. Bercy leur a juste demandé d'acquitter les impôts qu'ils auraient du payer et a passé l'éponge.
Pourtant, le pouvoir et les médias ne rechignent pas à marquer du sceau de l'infâmie les "mauvais citoyens" en exhibant leurs noms et leurs photos dans d'autres affaires...
Mais en ces temps difficile, il faut savoir ménager les riches... et leur demander d'être reconnaissants à l'occasion.
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Message  clomani Sam 4 Avr - 20:25

Je ne vois en effet pas du tout comment on peut "moraliser" un truc tout à fait amoral... basé sur l'inégalité, les inégalités, l'exploitation de l'homme par un ou deux financiers...
Ils se bourrent le mou et nous le bourrent en même temps (enfin, pas à nous... aux journalistes qui ne se sont même pas interrogés sur ce paradoxe de la moralisation du capital Clin d'oeil
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Message  gros branleur Sam 11 Avr - 1:52

Le Pierre Marcelle de la semaine

Comment «ça part en Schweppes»

L’idéologie et l’économie

Adoncques, alléluia, le G20 a refondé le capitalisme de Mme Parisot et moralisé la phynance de M. Ubu. Trois jours de berceuses doucereuses et de vertueuses incantations ont nourri le chœur euphorique des folliculaires. Jusqu’à se rendre compte que le millier de milliards de dollars promis au FMI, c’est de la monnaie de Monopoly, et que la liste «noire» des paradis fiscaux est un peu trop anorexique pour être crédible, quand moins d’une semaine a suffi pour qu’un ultime lifting en fasse disparaître ses ultimes nominés - les redoutables Costa Rica, Malaisie, Philippines et Uruguay. Crise «de confiance», disent-ils…

Où il apparut que, si le business must go on as usual, le show londonien censé le «relancer» aura eu pour principal effet de rendre, sinon invisible, du moins inconcevable, l’opposition qu’il suscita. Lors de ce sommet du G20, à finalité plus idéologique qu’économique, un homme est mort qu’on a failli ne pas seulement apercevoir, hormis le temps d’un bulletin radio et avec un statut de fait divers. Et, là encore, il aura fallu attendre une semaine pour découvrir mercredi que cet homme, peu avant de décéder d’une crise cardiaque, avait été jeté à terre par un policier et secouru par des manifestants. Mais le mensonge d’Etat, selon lequel il avait reçu des projectiles venant des rangs de ces mêmes manifestants, c’était pour la bonne cause.

La nasse et la bouilloire

A la guerre civile comme à la guerre, c’est toujours pour la bonne cause et dans l’invocation du souci du «zéro mort» («zero killed» disait Bush l’Irakien), que se justifient les stratégies de «maintien de l’ordre» (Libération du 7 avril). Partout - le 19 mars à Paris, le 1er avril à Londres et le 4 à Strasbourg -, la stratégie de «la nasse» (les Anglais disent joliment «the kettle» - la bouilloire) fait son office efficace, étouffant les mots de beaucoup de marcheurs pour fournir aux JT de belles images d’incendies allumés par peu de «casseurs», parmi lesquels pas mal d’agents provocateurs. Pour la télé, les «black blocks» et «l’ultra gauche» chère à Alliot-Marie, c’est du pareil au même.

Si, avec le retour des mots anciens, ressurgit le spectre de la loi anti-casseurs, c’est à un terrorisme que toute opposition est désormais assimilée : le pacifiste anti-Otan, le cheminot qui «prend en otages» les usagers, la Cimade et RESF, le syndicaliste qui manifeste ou le salarié qui «séquestre» son patron brigand. Et bientôt, à en croire les aboiements de l’ineffable Frédéric Lefebvre, pêle-mêle, Martine Aubry, Ségolène Royal, Laurent Fabius et François Bayrou…

Bernard Thibault, le patron de la CGT, a pourtant raison de constater que, si «on fait [des séquestrations de cadres dirigeants] un phénomène de société, ce n’est pas du tout le cas». Hélas…

Strasbourg et Bastia

N’importe. Julien Coupat incarne exemplairement l’opacité de ces pratiques. Quand tout devrait exiger sa libération, qui s’en soucie, au cinquième mois de détention arbitraire du pseudo «chef» de la «cellule invisible» de Tarnac ? Ainsi se banalise, dans le fond de l’air, un sonore bruit de bottes. Avec plus de 20 000 policiers et gendarmes, tout de même, sur les deux rives du Rhin l’autre week-end, tout semble bien avoir été conçu pour que «ça parte en Schweppes», selon la formule imagée d’Olivier Besancenot…

Tandis qu’aux cabinets noirs de l’Intérieur font écho des tribunaux d’exception, comment s’étonner, dès lors, qu’en Corse aussi, les mêmes causes produisent les mêmes effets ?

Ce qui est en cause dans la triple fracture (plausiblement par tir tendu de grenade lacrymogène) de la mâchoire de ce lycéen de 14 ans qui préluda aux émeutes de Bastia, il y a une justice (antiterroriste, il est vrai) qui donna puissamment l’impression de faillir aux principes du droit. La question n’est pas ici d’établir si Colonna est ou non coupable du meurtre du préfet Erignac. La question est celle des dysfonctionnements qui fournirent à ce gamin - et à beaucoup d’autres - le prétexte ou la raison de descendre dans la rue se frotter aux CRS.

Philippe Val et Eric Besson

Ce que m’inspire l’hypothèse de la nomination de Philippe Val à la direction de France Inter ? Je n’y crois toujours pas. Même si, depuis l’avènement du sarkozysme, tant de choses qui apparurent hénaurmes advinrent cependant…

Ce que m’inspira mercredi matin la prestation tordue d’Eric Besson sur France Inter ? Sa négation de l’acharnement judiciaro-policier contre les défenseurs des sans-papiers (pour rébellion, outrage, injure, etc.), dans son plaidoyer pour le maintien en l’état de l’article L622-1 du code du séjour des étrangers, ne me fit pas sourire.
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Message  clomani Sam 11 Avr - 10:47

Mpfffff ! Cher Pierre... pas gai tout ça ! Mais si juste Tête de mort
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Message  gros branleur Sam 16 Mai - 2:37

La dernière livraison de l'ami Pierre ... C'est du tout bon! (Mais non pas Jacques! Rire hystérique )

Le monde sans syntaxe de l’UMP

PIERRE MARCELLE 15 mai 2009


Un délire
De Rachida Dati, oublions le peu d’appétence pour l’Europe qu’elle était censée venir vendre, ce mercredi-là, devant des «jeunes populaires», lors d’une réunion de plaisante mémoire. Oublions ses rires étouffés de fumeuse de moquette et son arrogante légèreté à l’endroit du pâle Barnier, tête de liste désignée. Mettons cela de côté
pour ne considérer que le produit pur, si l’on ose dire, d’une incompétence tardivement rhabillée en «troisième degré», mais pas seulement. «L’Europe s’occupe de ce qu’on lui donne à s’occuper avec les personnes qui peuvent porter ces affaires à s’occuper», c’est, de quelque façon qu’on prétende la justifier, une bouillie qui ferait vomir mon chat.
Ce sabir encore en titre ministériel, coulé tel chaux vive dans les oreilles citoyennes, constitue en soi, indépendamment même de ce qu’il aspire à signifier, un attentat contre la démocratie. Il est le fourrier démagogique du populisme véritable. Il n’est pas un accident, mais le symptôme éclatant d’une façon de gouverner. Loin de «faire
peuple», il proclame le mépris en lequel il tient la langue autant que l’opinion.
Ce mépris vient de haut. On savait la défiance qu’inspire au chef de l’Etat toute forme d’exigence spirituelle, et tout particulièrement en matière linguistique. De sa répulsion pour certaine Princesse de Clèves à la violence de ses «casse-toi, pauv’con !» la parlure sarkozienne a suscité, entre autres avatars, le charabia datien, signe d’appartenance à une clique, un clan, une famille dont Nicolas Sarkozy est le parrain. Car, de même que les voyous ont
fabriqué des argots, les courtisans et les séides élyséens s’identifient dans ce laisser-aller de leur expression publique - au point que celle d’un Bayrou passera bientôt pour le signe le plus tangible de son «opposition». On prit la peine de le vérifier, tandis que, sur France 5, Serge Moati recevait fin avril Frédéric Lefebvre. En moins de trois minutes, l’homme rogue signa en trois énoncés («le débat politique, il a besoin…», «d’puis qu’chuis élu…» et «on reste pas dans l’Hémicycle pendant qu’ça siège pas»), le décret d’exécution symbolique de la syntaxe.
A cet instant, on se souvint que Frédéric Lefebvre était le porte-parole de l’UMP.
Porte-parole, oui… Qu’on y songe.
Un programme
On y songeait d’autant plus en se remémorant la sentence prononcée la veille par l’écrivain Renaud Camus, invité sur France Culture de l’émission Question d’éthique :«Il me semble, disait-il, que nous allons vers un monde sans syntaxe.»
Ce monde sans syntaxe et dont la cohérence du discours public ne serait plus le commun dénominateur social, on pourrait le regarder comme le produit d’une fatalité, disons, pédagogique. A moins que les mots hystérisés des Dati, des Sarkozy et des Lefebvre esquissent, plus ou moins empiriquement un programme fondé sur la confusion du sens plus encore que sur le mensonge délibéré.
De même que s’agite le corps du chef, s’emballe la langue de ses valets.
Ainsi agencé dans la négation de la syntaxe, le lexique lui-même se dilue dans la banalisation du contresens, dont le terme de «radicalisation» constitua le mois dernier, jusqu’au funèbre 1er-Mai, le spécimen le plus abouti. Est-ce la propagande ou la simple confusion qui la décréta, dans peu de «séquestrations» - bien douces, au demeurant… - de quelques cadres ?
A considérer le nombre somme toute assez étriqué de «retenues», à l’aune de la déferlante de licenciements, «radicalisation» ne convient guère. A fortiori si l’on considère que nulle de ces «prises d’otages» n’a explicitement visé à la suppression d’un plan social, mais seulement à son aménagement dans moins de suppressions de postes ou plus de primes de départ. La dernière en date, dans une librairie grande surface du Val-d’Oise, avait pour objet le droit à travailler le dimanche. Pas de quoi «impacter», comme disent les barbares néologisant, le moral du Medef… Et plus encore, si l’on prend en compte le ferme encadrement syndical ayant présidé aux «séquestrations», dont aucune, sur les sept ou huit recensées depuis la mi-mars jusqu’au funèbre 1er-Mai, ne se prolongea au-delà de trente-six heures. Et quoi qu’il se dise de l’influence volontiers fantasmée de «l’ultra-gauche»…
Chroniques tarnaciennes
A propos… On festoiera dimanche 17 mai en soutien à Julien Coupat et avec la compagnie Annibal, à l’épicerie de Tarnac, QG de la «cellule invisible» chère à Alliot-Marie. Tandis que le Courrier picard relatait les vingt-trois heures de garde à vue d’un citoyen victime d’un SMS rigolard où il était question de déraillement (Libération du 6 mai), le Canard enchaîné rapportait les cadences infernales des agents provocateurs de la ministre butée. Parmi ses entreprises d’intimidation, l’arrestation, le 28 avril, en pleine rue et pistolet sur la tempe, de Tessa Polak, photographe de 36 ans militant pour la libération de Coupat.
Après 48 heures de garde à vue (elle en fera 76), la jeune femme, nous dit le Monde, jure avoir entendu le juge d’instruction Thierry Fragnoli lui dire : «Ce n’est pas ma faute, mais vous allez payer pour les autres.»

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Message  Gotch Sam 16 Mai - 9:36

Pierre Marcelle a malheureusement toujours raison : nous vivons dans un monde vivifiant, ludique, transparent, fraternel, "le meilleur des mondes", quoi!
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Message  Gotch Sam 16 Mai - 9:44

Allez, un truc plus rigolo, pour le Ouiiii Ken !
http://www.clubic.com/actualite-276586-bd-semaine-hadopishock-flock-clubic.html
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