L'échange de claudel
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L'échange de claudel
Mardi soir je suis allé voir l'Echange de Claudel au TNB, présenté pendant 2 semaines à l'opéra de Rennes. Avant de dire ce que j'en pense, quelques explications glanées sur la toile à propos de ce texte.
Le résumé :
concrètement, un magnifique extrait, Lechy Elbernon, actrice, libre et rongée par la folie, qui nous dit ce qu'est son métier :
Maintenant revenons à mardi : l'opéra de rennes est un magnifique petit bijou néo-classique du 18e siècle modifié au début du 20è, absolument inadapté au théatre et encore plus au théatre contemporain : on voit mal, on crève de chaud, on se sent loin de la scène...
alors quand en plus on a la caricature du théatre cultureux qui ne se prend pas pour rien, c'est un massacre...
une machine infernale en fond de scène représente le décor de l'amérique industrielle et sert d'instrument à un musicien qui percussionne, trompette, dan sun mélange entre tambours du bronx et jazz inaudible, ce qui a pour effet de couvrir la voix des acteurs à chacune de ses interventions...
les acteurs :
celui qui joue louis récite son texte et parfois cherche dans sa mémoire, on sent que ça lui parle autant que la recette des tripes à la mode de caen parle à un lama tibétain...
lechy est folle, en fait des caisses mais bon c'est le role qui veut ça, marthe tombe parfois juste mais sa voix et son ton geignards son vite lassants...reste pollock, accent américain vrai ou forcé, mais plutot juste...
ils ne sont pas souvent dans le ton, pas ensemble et je ne suis pas sur qu'ils comprennent ce qu'ils disent...
la mise en scène : hors la musique apocalyptique, 2 tapis et des planchers en bois, quelques effets de lumière, c'est ce qui est le mieux fait de l'ensemble!
Bref : l'échange par Julie Brochen et Valérie Dréville, n'y allez pas, en plus les places coutent vachement cher!!!!
Pour ceux qui ont envie d'approfondir, un excellent site : http://www.philagora.net/claudel/index.htm
Composé à New York et Boston en 1893-1894, L'Échange
est la pièce la plus dépouillée de Claudel : trois actes,
un décor naturel unique, deux couples, l'infidélité qui
rôde et entraîne la mort. Mais l'énergie impitoyable du verbe
assure l'éclat d'un spectacle nourri par la couleur saisissante des quatre
personnages : le jeune métis d'indien, celui qui va mourir ; la jeune française
qu'il a enlevée et ramenée d'Europe ; le financier de Wall Street
aussi jovial que cynique ; l'actrice sudiste enfin minée par le désir
et par l'alcool. Créée en 1914 par Jacques Copeau, L'Échange
est une des pièces les plus jouées du théâtre de
Claudel.
Le résumé :
Louis Laine, jeune homme sauvage en quête de liberté, amène en Amérique
la jeune Marthe, douce et solide. Il travaille chez Thomas Pollock Nageoire et
Lechy Elbernon comme gardien de leur propriété au bord de l’eau.
Thomas Pollock Nageoire est un businessman, qui a fait et refait plusieurs
fois sa fortune tout seul. Elle, est une belle actrice au caractère « vamp »
prononcé, alcoolique, usée par la vie.
Thomas Pollock Nageoire est habitué à apprécier la valeur des choses et
des gens. En voyant Marthe, il réalise que c’est « la femme qui lui
faut ». Elle possède tout ce qu’il n’a jamais eu et qu’il désire :
fidélité, profondeur, courage… Il va alors proposer de faire un « Echange »…
De son côté, la sulfureuse Lechy veux vivre avec Louis Laine et en faire
son amant. Elle l’incite à quitter sa femme et le menace s’il part sans
elle. Marthe enceinte, tentera par tous les moyens de retenir Louis Laine.
concrètement, un magnifique extrait, Lechy Elbernon, actrice, libre et rongée par la folie, qui nous dit ce qu'est son métier :
LECHY ELBERNON
Je suis actrice, vous savez. Je joue sur le théâtre. Le théâtre.
Vous ne savez pas ce que c'est ?
MARTHE
Non.
LECHY ELBERNON
Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent
là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière
les autres, regardant.
MARTHE
Quoi ? Qu'est-ce qu'ils regardent, puisque tout est fermé
?
LECHY ELBERNON
Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu'il y a derrière
quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène
comme si c'était vrai.
MARTHE
Mais puisque ce n'est pas vrai ! C'est comme les rêves que
l'on fait quand on dort.
LECHY ELBERNON
C'est ainsi qu'ils viennent au théâtre la nuit.
THOMAS POLLOCK NAGEOIRE
Elle a raison. Et quand ce serait vrai encore, qu'est-ce que cela me fait ?
LECHY ELBERNON
Je les regarde, et la salle n'est rien que de la chair vivante et habillée.
Et ils garnissent les murs comme des mouches, jusqu'au plafond.
Et je vois ces centaines de visages blancs.
L'homme s'ennuie, et l'ignorance lui est attachée depuis sa naissance.
Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c'est pour cela
qu'il va au théâtre.
Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux.
Et il pleure et il rit, et il n'a point envie de s'en aller.
Et je les regarde aussi, et je sais qu'il y a làle caissier
qui sait que demain.
On vérifiera les livres, et la mère adultère dont
l'enfant vient de tomber malade.
Et celui qui vient de voler pour la première fois, et celui qui
n'a rien fait de tout le jour.
Et ils regardent et écoutent comme s'ils dormaient.
MARTHE
L’œil est fait pour voir et l'oreille
Pour entendre la vérité.
LECHY ELBERNON
Qu'est-ce que la vérité? Est-ce qu'elle n'a pas dix-sept
enveloppes, comme les oignons ?
Qui voit les choses comme elles sont ? L’œil certes voit,
l'oreille entend.
Mais l'esprit tout seul connaît. Et c'est pourquoi l'homme veut
voir des yeux et connaître des oreilles.
Ce qu'il porte dans son esprit, - l'en ayant fait sortir.
Et c'est ainsi que je me montre sur la scène.
MARTHE
Est-ce que vous n'êtes point honteuse ?
LECHY ELBERNON
Je n'ai point honte ! mais je me montre, et je suis toute à
tous.
Ils m'écoutent et ils pensent ce que je dis ; ils me regardent
et j'entre dans leur âme comme dans une maison vide.
C'est moi qui joue les femmes :
La jeune fille, et l'épouse vertueuse qui a une veine bleue surla tempe, et la courtisane trompée.
Et quand je crie, j'entends toute la salle gémir.
Paul Claudel, l'Échange (1ère
version), Mercure de France.
Maintenant revenons à mardi : l'opéra de rennes est un magnifique petit bijou néo-classique du 18e siècle modifié au début du 20è, absolument inadapté au théatre et encore plus au théatre contemporain : on voit mal, on crève de chaud, on se sent loin de la scène...
alors quand en plus on a la caricature du théatre cultureux qui ne se prend pas pour rien, c'est un massacre...
une machine infernale en fond de scène représente le décor de l'amérique industrielle et sert d'instrument à un musicien qui percussionne, trompette, dan sun mélange entre tambours du bronx et jazz inaudible, ce qui a pour effet de couvrir la voix des acteurs à chacune de ses interventions...
les acteurs :
celui qui joue louis récite son texte et parfois cherche dans sa mémoire, on sent que ça lui parle autant que la recette des tripes à la mode de caen parle à un lama tibétain...
lechy est folle, en fait des caisses mais bon c'est le role qui veut ça, marthe tombe parfois juste mais sa voix et son ton geignards son vite lassants...reste pollock, accent américain vrai ou forcé, mais plutot juste...
ils ne sont pas souvent dans le ton, pas ensemble et je ne suis pas sur qu'ils comprennent ce qu'ils disent...
la mise en scène : hors la musique apocalyptique, 2 tapis et des planchers en bois, quelques effets de lumière, c'est ce qui est le mieux fait de l'ensemble!
Bref : l'échange par Julie Brochen et Valérie Dréville, n'y allez pas, en plus les places coutent vachement cher!!!!
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billbaroud35- Admin
-
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Age : 50
Localisation : face au chateau, la classe!!!
Loisirs : glandouiller...
Date d'inscription : 18/04/2007
Re: L'échange de claudel
clomani a écrit:Bill, t'as raté ta vocation... tu devrais être critique théâtral...
ah ben dès qu'il faut dire du mal, vous pouvez compter sur moi...
billbaroud35- Admin
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Date d'inscription : 18/04/2007
Re: L'échange de claudel
Ah! C'était la première version en plus.
C'est marrant j'ai recherché le texte de la seconde qui est sans comparaison sur le net, et rien. J'avoue avoir la flemme de l'écrire.
Pourquoi des tapis, ça se passe sur une plage orientée vers l'Europe et bordée d'arbres?. Claudel l'appelle le sanctuaire.
Voilà le fond de mon décor.
Et pour musique, il n'y avait que le bruit de la mer et la musique des oiseaux.
Et je ne parle pas de mon Louis Laine.
Par contre, on ne peut pas le remonter. Brochen a les droits.
C'est marrant j'ai recherché le texte de la seconde qui est sans comparaison sur le net, et rien. J'avoue avoir la flemme de l'écrire.
Pourquoi des tapis, ça se passe sur une plage orientée vers l'Europe et bordée d'arbres?. Claudel l'appelle le sanctuaire.
Voilà le fond de mon décor.
Et pour musique, il n'y avait que le bruit de la mer et la musique des oiseaux.
Et je ne parle pas de mon Louis Laine.
Par contre, on ne peut pas le remonter. Brochen a les droits.
Duchesse-
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Emploi : Théâtre
Date d'inscription : 16/04/2007
Re: L'échange de claudel
Duchesse a écrit:
Par contre, on ne peut pas le remonter. Brochen a les droits.
elle est encore à rennes, eventuellement duchesse, avec un demonte-pneu ou une batte de base ball et une cagoule, je peux vous arranger ça avant samedi pour les droits!
très joli votre décor, et je me doute que vos chats sont sans comparaison...
billbaroud35- Admin
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