Bravo les Anglais !
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Bravo les Anglais !
Une fois n'est pas coutume, je vous copie l'article de Scneidermann sur les "notes de frais" des députés britanniques...
Je me faisais à peu près la même réflexion que lui en entendant parler de cette affaire... qui oserait parler des notes de frais :
- des députés
- des journalistes, des "accrédités défense", des pédégés des gros media,
- des valets des "V.O.'" (voyages officiels)
- de Sarko
- et du monde du travail en général, qui marche beaucoup sur notes de frais à Paris (sinon les restaurants seraient moins pleins)
De la britannitude du «Daily Telegraph»
Par DANIEL SCHNEIDERMANN
A chaque jour, son déballage. On peine, de ce côté-ci de la Manche, à mesurer l’insolence,la violence et la précision chirurgicale de la campagne de révélations du Daily Telegraph sur les notes de frais abusives des élus britanniques. Un jour, le journal pointe l’achat par un parlementaire d’un père Noël en chocolat (59 pence). Le lendemain, c’est une boîte de pâtée pour chiens (4 livres et 47 pence). Le site internet du journal a même fabriqué un diaporama comique, avec quelques photos guillerettes des emplettes les plus insolites, sur fonds publics, des élus du royaume. Sans préjudice d’achats plus importants, évidemment. A l’heure où ces lignes sont écrites, le site du Telegraph hisse à la une le cas d’un parlementaire travailliste, qui a fait financer par les électeurs, à hauteur de 80 000 livres, l’achat d’un appartement dans lequel vivent sa fille et le petit ami de cette dernière. Et le parlementaire de se défendre, en expliquant qu’il y passe «trois nuits
par semaine». Bref, on s’amuse bien. On peine à imaginer l’équivalent en France. Non seulement, le journal qui s’y hasarderait se trouverait sans doute rapidement en butte à des poursuites judiciaires pour toutes sortes de motifs (diffamation, atteinte à la vie privée, recel de documents administratifs… La créativité des avocats pourrait se donner libre cours). Mais plus grave peut-être, des voix ne tarderaient pas à
s’élever, pour fustiger «l’antiparlementarisme» de ces révélations. Evoquer les notes de frais des élus ! Pouah ! Voilà qui «ne serait pas
du niveau», nous «éloignerait du débat d’idées», «apporterait de l’eau au moulin de qui vous savez», etc. Au premier rang de ces
protestations, se trouveraient évidemment les politiques eux-mêmes. Mais ils recevraient certainement le prompt renfort de quelques
intellectuels, communicants, hommes d’affaires ou essayistes (voire quelques spécimens exerçant toutes ces fonctions à la fois), qui
eux-mêmes trouveraient un relais attentif dans les journaux.
Aucune objection de ce type en Grande-Bretagne. Tout juste certains concurrents du Telegraph se sont-ils mollement offusqués que le journal ait admis avoir payé (70 000 livres environ selon Le Monde) l’intermédiaire qui lui a fourni ces données confidentielles, provenant
vraisemblablement du service comptabilité de la Chambre des communes. Pour le reste, Scotland Yard a affirmé qu’il ne poursuivrait pas, un
ministre a été «suspendu», et le «speaker» de la Chambre des communes a démissionné (en attendant, peut-être, des élections anticipées). La démocratie française, plus fragile que la britannique, serait-elle moins capable de supporter cette vague de révélations ? Peut-être. Une
différence de mœurs journalistiques saute aux yeux : en Grande-Bretagne, chacun semble s’effacer devant Sa Majesté. Le fait peut ne pas plaire, les conséquences de sa divulgation peuvent être incertaines, mais s’il est exact, on le publie d’abord, on verra le reste ensuite. En France, on regarde d’abord à qui profite le scoop. Larévélation va-t-elle nuire à des ennemis, des amis, des concurrents, des chers amis de la sous-tendance rivale du parti ? On décidera ensuite de sa publication, et où (à la une ? En bas de page ? Pendant le pont du 14 juillet ? Le champ des possibles est infini). Un chef de parti découvrant dans la presse la révélation d’actes répréhensibles commis par un de ses lieutenants, ne se demande pas «est-ce vrai ?» ou «est-ce mal ?», mais «d’où ça vient ?» Il est vrai que ce réflexe de méfiance est rendu légitime par la multiplication, ces dernières années, de révélations plus ou moins intéressées, complaisamment offertes aux «investigateurs» qui n’avaient qu’à guetter près du fax. A cet égard, le fait que le Daily Telegraph ait payé cash le disque dur contenant les données de 650 parlementaires depuis quatre ans n’est peut-être pas plus vertueux. Mais cela le disculpe au moins du soupçon de manipulation. Autre objection formulée par les adversaires de ces révélations (potentielles) : il est plus nécessaire aux citoyens d’être informés sur les décisions des élus et du gouvernement, plutôt que sur leurs dépenses d’intendance. On peine à comprendre cet argument. Les deux sont-ils incompatibles ? S’intéresser aux achats de rimmel de Rachida Dati doit-il forcément conduire à se désintéresser du bilan de son action place Vendôme ? Les journaux n’ont-ils pas assez de pages pour traiter les deux sujets ? Le résultat est là : le Daily Telegraph, nous apprenait Le Monde, a remonté ses ventes. Il est passé de 860 000 à près d’un million d’exemplaires vendus par jour. La démocratie se porte-t-elle mieux en Grande-Bretagne qu’en France ? On ne le sait pas. Mais la presse, certainement.
Je me faisais à peu près la même réflexion que lui en entendant parler de cette affaire... qui oserait parler des notes de frais :
- des députés
- des journalistes, des "accrédités défense", des pédégés des gros media,
- des valets des "V.O.'" (voyages officiels)
- de Sarko
- et du monde du travail en général, qui marche beaucoup sur notes de frais à Paris (sinon les restaurants seraient moins pleins)
De la britannitude du «Daily Telegraph»
Par DANIEL SCHNEIDERMANN
A chaque jour, son déballage. On peine, de ce côté-ci de la Manche, à mesurer l’insolence,la violence et la précision chirurgicale de la campagne de révélations du Daily Telegraph sur les notes de frais abusives des élus britanniques. Un jour, le journal pointe l’achat par un parlementaire d’un père Noël en chocolat (59 pence). Le lendemain, c’est une boîte de pâtée pour chiens (4 livres et 47 pence). Le site internet du journal a même fabriqué un diaporama comique, avec quelques photos guillerettes des emplettes les plus insolites, sur fonds publics, des élus du royaume. Sans préjudice d’achats plus importants, évidemment. A l’heure où ces lignes sont écrites, le site du Telegraph hisse à la une le cas d’un parlementaire travailliste, qui a fait financer par les électeurs, à hauteur de 80 000 livres, l’achat d’un appartement dans lequel vivent sa fille et le petit ami de cette dernière. Et le parlementaire de se défendre, en expliquant qu’il y passe «trois nuits
par semaine». Bref, on s’amuse bien. On peine à imaginer l’équivalent en France. Non seulement, le journal qui s’y hasarderait se trouverait sans doute rapidement en butte à des poursuites judiciaires pour toutes sortes de motifs (diffamation, atteinte à la vie privée, recel de documents administratifs… La créativité des avocats pourrait se donner libre cours). Mais plus grave peut-être, des voix ne tarderaient pas à
s’élever, pour fustiger «l’antiparlementarisme» de ces révélations. Evoquer les notes de frais des élus ! Pouah ! Voilà qui «ne serait pas
du niveau», nous «éloignerait du débat d’idées», «apporterait de l’eau au moulin de qui vous savez», etc. Au premier rang de ces
protestations, se trouveraient évidemment les politiques eux-mêmes. Mais ils recevraient certainement le prompt renfort de quelques
intellectuels, communicants, hommes d’affaires ou essayistes (voire quelques spécimens exerçant toutes ces fonctions à la fois), qui
eux-mêmes trouveraient un relais attentif dans les journaux.
Aucune objection de ce type en Grande-Bretagne. Tout juste certains concurrents du Telegraph se sont-ils mollement offusqués que le journal ait admis avoir payé (70 000 livres environ selon Le Monde) l’intermédiaire qui lui a fourni ces données confidentielles, provenant
vraisemblablement du service comptabilité de la Chambre des communes. Pour le reste, Scotland Yard a affirmé qu’il ne poursuivrait pas, un
ministre a été «suspendu», et le «speaker» de la Chambre des communes a démissionné (en attendant, peut-être, des élections anticipées). La démocratie française, plus fragile que la britannique, serait-elle moins capable de supporter cette vague de révélations ? Peut-être. Une
différence de mœurs journalistiques saute aux yeux : en Grande-Bretagne, chacun semble s’effacer devant Sa Majesté. Le fait peut ne pas plaire, les conséquences de sa divulgation peuvent être incertaines, mais s’il est exact, on le publie d’abord, on verra le reste ensuite. En France, on regarde d’abord à qui profite le scoop. Larévélation va-t-elle nuire à des ennemis, des amis, des concurrents, des chers amis de la sous-tendance rivale du parti ? On décidera ensuite de sa publication, et où (à la une ? En bas de page ? Pendant le pont du 14 juillet ? Le champ des possibles est infini). Un chef de parti découvrant dans la presse la révélation d’actes répréhensibles commis par un de ses lieutenants, ne se demande pas «est-ce vrai ?» ou «est-ce mal ?», mais «d’où ça vient ?» Il est vrai que ce réflexe de méfiance est rendu légitime par la multiplication, ces dernières années, de révélations plus ou moins intéressées, complaisamment offertes aux «investigateurs» qui n’avaient qu’à guetter près du fax. A cet égard, le fait que le Daily Telegraph ait payé cash le disque dur contenant les données de 650 parlementaires depuis quatre ans n’est peut-être pas plus vertueux. Mais cela le disculpe au moins du soupçon de manipulation. Autre objection formulée par les adversaires de ces révélations (potentielles) : il est plus nécessaire aux citoyens d’être informés sur les décisions des élus et du gouvernement, plutôt que sur leurs dépenses d’intendance. On peine à comprendre cet argument. Les deux sont-ils incompatibles ? S’intéresser aux achats de rimmel de Rachida Dati doit-il forcément conduire à se désintéresser du bilan de son action place Vendôme ? Les journaux n’ont-ils pas assez de pages pour traiter les deux sujets ? Le résultat est là : le Daily Telegraph, nous apprenait Le Monde, a remonté ses ventes. Il est passé de 860 000 à près d’un million d’exemplaires vendus par jour. La démocratie se porte-t-elle mieux en Grande-Bretagne qu’en France ? On ne le sait pas. Mais la presse, certainement.
Re: Bravo les Anglais !
Watergate aux USA il y a maintenant longtemps, le travail récent des journalistes britanniques... Et en France, la justice qui ponctionne régulièrement Denis Robert par le biais d'amendes... Son travail sur Clearstream est pourtant bien interessant. Mais dérangeant...
On peut acheter le Tshirt sur fond noir...Pour ceux qui peuvent mettre 20 euros en soutien :
Le comité de soutien à Denis Robert
a été créé en novembre 2006.
Nous récapitulons ici
les sommes que nous avons déjà dépensé
pour assurer sa défense.
janvier 2007
Frais d’avocats
10 764 euros
février 2007
Frais d’avoués
880 euros
Frais d’avocats
1196 euros
mars 2007
Frais de publication
et de dommages et intérêts
4988,73 euros
avril 2007
Frais d’huissiers
53,28 euros
juin 2007
Frais d’avocats
5750 euros
juillet 2007
Frais d’huissiers
61,36 euros
août 2007
Frais d’avocats
5750 euros
octobre 2007
Frais d’avoués
480 euros
novembre 2007
Frais d’huissier
79,72 euros
frais d’avoués
574,08 euros
Frais d’avocats
5980 euros
janvier 2008
frais d’avoués
880 euros
février 2008
Frais d’avocats
2683,88 euros
frais de procédures
4000 euros
mars 2008
frais de procédures
3500 euros
avril 2008
Frais d’avocats
4784 euros
juillet 2008
Frais d’avocats
4186 euros
frais d’avocats
237,32 euros
frais d’avocats
8231,78 euros
septembre 2008
frais d’avoués
580 euros
octobre 2008
frais d’avocats
5980 euros
janvier 2009
frais d’avoués
1000 euros
février 2009
frais d’avocats
4784 euros
mars 2009
frais d’avocats
2990 euros
mai 2009
frais d’avocats
2570,33 euros
Frais d’avoués
2691 euros
total en mai 2009
85 655,48 euros
Nous avons pu réunir cet argent en grande partie
grâce aux dons qui nous sont faits
spontanément à notre boîte postale.
Mais aussi grâce aux différentes manifestations
de soutien (concerts, spectacles)
que nous avons organisé
et aux produits (bouteilles de vin,
T shirts, dessins originaux)
que nous vendons dans ce seul but.
http://lesoutien.blogspot.com
Nous rééditons
d’ici la fin du mois le T Shirt
“travailler plus...”
dans cette version
sur fond noir.
On peut le commander contre 20 euros
en S, M, L ou XL
à notre boîte postale
ou à cette adresse
http://search.ebay.fr/_W0QQsassZsoutienrobertQQhtZ-1
On peut acheter le Tshirt sur fond noir...Pour ceux qui peuvent mettre 20 euros en soutien :
Le comité de soutien à Denis Robert
a été créé en novembre 2006.
Nous récapitulons ici
les sommes que nous avons déjà dépensé
pour assurer sa défense.
janvier 2007
Frais d’avocats
10 764 euros
février 2007
Frais d’avoués
880 euros
Frais d’avocats
1196 euros
mars 2007
Frais de publication
et de dommages et intérêts
4988,73 euros
avril 2007
Frais d’huissiers
53,28 euros
juin 2007
Frais d’avocats
5750 euros
juillet 2007
Frais d’huissiers
61,36 euros
août 2007
Frais d’avocats
5750 euros
octobre 2007
Frais d’avoués
480 euros
novembre 2007
Frais d’huissier
79,72 euros
frais d’avoués
574,08 euros
Frais d’avocats
5980 euros
janvier 2008
frais d’avoués
880 euros
février 2008
Frais d’avocats
2683,88 euros
frais de procédures
4000 euros
mars 2008
frais de procédures
3500 euros
avril 2008
Frais d’avocats
4784 euros
juillet 2008
Frais d’avocats
4186 euros
frais d’avocats
237,32 euros
frais d’avocats
8231,78 euros
septembre 2008
frais d’avoués
580 euros
octobre 2008
frais d’avocats
5980 euros
janvier 2009
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1000 euros
février 2009
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4784 euros
mars 2009
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2990 euros
mai 2009
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2570,33 euros
Frais d’avoués
2691 euros
total en mai 2009
85 655,48 euros
Nous avons pu réunir cet argent en grande partie
grâce aux dons qui nous sont faits
spontanément à notre boîte postale.
Mais aussi grâce aux différentes manifestations
de soutien (concerts, spectacles)
que nous avons organisé
et aux produits (bouteilles de vin,
T shirts, dessins originaux)
que nous vendons dans ce seul but.
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Nous rééditons
d’ici la fin du mois le T Shirt
“travailler plus...”
dans cette version
sur fond noir.
On peut le commander contre 20 euros
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à notre boîte postale
ou à cette adresse
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Localisation : Paris-Tokyo-Lamotte-Beuvron
Loisirs : Ne rien faire. Au chaud c'est encore mieux
Date d'inscription : 17/04/2007
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