Julien Coupat : le point sur l'instruction

Julien Coupat: «L'antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie»

http://antirepression.over-blog.com/article-30579978.html

Un article de Médiapart qui fait le point sur ce dossier vide et reprend des minutes de la garde à vue et de l'instruction menée par le juge Thierry Fragnoli...
Extraits:
Ainsi, 8h20, 12 novembre, premier interrogatoire:

– Le policier: «Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre silence?»
– Coupat: «Je récuse le type de procédure d'exception tant policière que judiciaire dont l'anti-terrorisme est le paravent.»
– Le policier: «N'y aurait-il pas d'autres moyens que le silence pour s'opposer à ce type de procédure?»
– Coupat: «Non, pas dans ma position.»
– Le policier: «Voulez-vous dire que vous allez refuser de répondre systématiquement?»
– Coupat: «Oui.»

et face au juge:

«L'antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie. Toutes les auditions visent très manifestement à accréditer la thèse selon laquelle je serais le chef, le gourou, d'une soi-disant organisation anarcho-autonome. Il faudra qu'on m'explique le paradoxe: je serais le chef, c'est-à-dire celui qui nie l'autonomie d'un groupe de gens, qui sont réputés autonomes.»

Ah ils ont l'air malin, maintenant! Ils ont cru pouvoir instrumentaliser un coupable, ils en font un héros!

Ce type (Coupat) est beaucoup trop intelligent que les personnes qui l'interrogeaient, l'interrogent et l'interrogeront.
Il n'est pas prêt d'être libéré avec les couches de cons qui s'entassent : une couche de cons dans la police, une couche de cons dans la justice, une autre couche de cons de la police, une autre couche de cons de la justice etc...
On imagine la dialectique d'un Sarko face à la sienne...
En attendant, y'en a un en prison qui n'a rien fait, mais se borne à être fidèle à ce qu'il pense, l'autre sur le trône, qui nous fait tout, et ment et dément, dit et se dédit, nous prend pour des cons, et fait hurler sa meute de chiens au 1er petit accroc !
Il y a un grave problème dans la société française : les "têtes" bien remplies sont dans la base, les bêtes et méchants sont au pouvoir

clomani a écrit:Ce type (Coupat) est beaucoup trop intelligent que les personnes qui l'interrogeaient, l'interrogent et l'interrogeront.
Il n'est pas prêt d'être libéré avec les couches de cons qui s'entassent : une couche de cons dans la police, une couche de cons dans la justice, une autre couche de cons de la police, une autre couche de cons de la justice etc...
On imagine la dialectique d'un Sarko face à la sienne...
En attendant, y'en a un en prison qui n'a rien fait, mais se borne à être fidèle à ce qu'il pense, l'autre sur le trône, qui nous fait tout, et ment et dément, dit et se dédit, nous prend pour des cons, et fait hurler sa meute de chiens au 1er petit accroc !
Il y a un grave problème dans la société française : les "têtes" bien remplies sont dans la base, les bêtes et méchants sont au pouvoir

j'ai créé un petit néologisme (que j'ai placé dans mon histoire ) pour ce couple aux liens de plus en plus resserrés police-justice:
la polstice

gros branleur a écrit:j'ai créé un petit néologisme (que j'ai placé dans mon histoire ) pour ce couple aux liens de plus en plus resserrés police-justice : la polstice

J'imagine très bien un malheureux groupe de tarnaciens, arrêtés alors qu'ils roulaient dans un de leurs fourgons antédiluviens, par une horde de CONS... Emmenés au commissariat, ils passent brièvement devant des hommes à casquette plate, mine patibulaire et cerveau hésitant, caparaçonnés de décorations. Piuis on les pousse dans un couloir très peu éclairé et très étroit, comme dans les abattoirs, et ils débouchent dans une sorte de cage aux énormes barreaux. En face d'eux une brochette de personnalités en hermine et toge noire, présidée par un vieil homme au chapeau blanc entièrement recouvert d'hermine. Une voix venant de leur droite extrême, sépulcrale, annonce :
- Mesdames et Messieurs de la Cour, Monsieur le Président, voici le groupe numéro 14 256 dont vous avez le dossier sous les yeux. Ils ont été pris sur le fait.
Quelques regards blasés jettent un coup d'oeil à l'écran placé devant eux. Un coup d'oeil furtif en direction des encagés.
Un autre interlocuteur situé à l'extrême gauche, qu'ils ne peuvent pas non plus découvrir, rétorque au premier:
- Monsieur le Procureur, laissez à la Cour le temps de bien connaître les accusés que vous chargez. Mesdames, Messieurs, je réclame la clémence du jury puisqu'il n'y a pas crime de sang.
- La Cour se retire pour délibérer. Tous, levez-vous, clame d'une voix forte, surprenante, le chapeauté aux tempes grises.
Cinq bonnes minutes passent. Les jurés reviennent, le Président en dernier. Celui-ci annonce d'un air absent :
-Asseyez-vous.
Faute de sièges, les encagés restent debout. Le Président interpelle une dame au premier rang du Jury:
- Premier juré, veuillez répondre aux questions. Les accusés ont-ils roulé sur une route appartenant à l'Etat sans autorisation ?
- Monsieur le président, la réponse est oui.
- Ont-ils donné des signes de résistance ?
- Ils ont mis plus de cent mètres avant de s'arrêter, selon le rapport sous mes yeux. La réponse est oui.
- Ont-ils omis de louer la clémence de notre vénéré Président ?
- La réponse est oui.
- Ont-ils molesté et blessé les forces chargées de leur sécurité bienveillante ?
- La réponse est non.
- Accusés, levez-vous. (ils se regardent, interloqués, puisque déjà sur leurs jambes) Vous êtes condamnés seulement à dix ans de construction de nouvelles prisons. La moitié des hommes ira dans l'usine G540 de production de murs préfabriqués, l'autre moitié dans l'usine de ciment C430 du grand Lafarge. Les femmes iront sur les sites de construction, commander les robots de manutention. L'audience est levée.

Entrés par une porte dissimulée de la cage, des gardiens aux uniformes gris et à la calotte ressemblant à celles de la Wehrmacht, autrefois, avancent, matraque électrique au poing. Ils refoulent les condamnés dans le couloir étroit, qui soudain bifurque : à gauche c'est le mur, alors qu'à droite une nouvelle direction tout aussi sombre leur tend les bras. Bon gré, mal gré, ils avancent. Ils arrivent à une sorte de salle assez large, mais de longueur assez réduite. Des sortes de boxes la prolongent en avant, toujours dans la pénombre.

Un petit homme tout content de son importance, chamarré de galons, leur hurle:
- Les hommes de celui-ci à celui-ci, avancez de deux pas dans le box de gauche. Les autres au milieu. les femmes à droite.
Résignés, ils avancent. A peine le dernier avait-il franchi l'entrée de son box, des panneaux s'abattent derrière eux. Ils sont dans des camions! Leurs destins se séparent désormais, pour toujours sans doute....

La polstice a délibéré.....

gros branleur a écrit:
j'ai créé un petit néologisme (que j'ai placé dans mon histoire ) pour ce couple aux liens de plus en plus resserrés police-justice:
la polstice

quid de la polstice d'été et la polstice d'hiver : toutes deux aussi connes en été qu'en hiver

Gotch!
On ne peut plus vous arrêter.

Duchesse a écrit: Gotch!
On ne peut plus vous arrêter.

Il devait ronger son frein en attendant que je livre la suite de notre petite histoire

quelle intervention gotch!

C'est vrai... quel talent Gotch !

Merci à tous.... on pourra toujours rajouter ce petit bout à l'Histoire, en changeant le temps, puisqu'il est indépendant!

Arrestation à Paris : Le petit Cirque Fragnoli cherche des figurants...


mercredi 29 avril 2009, par Benjamin
de Benjamin, paru sur Mediapart.

Hier, nouvel épisode dans "l’affaire de Tarnac".

Nous sommes en plein Belleville, il est trois heures de l’après midi, le temps est incertain mais le soleil pointe. Nous sommes à bord d’une auto, nous rentrons à la maison après une course sans importance.
A l’angle de la rue Jourdain et de l’avenue des Pyrénées, une voiture pile devant nous, une bande de types patibulaires surgit de tous les côtés, armes au poing. La fenêtre est ouverte et je vois un gros calibre s’approcher tout contre mon visage, je crois à une sorte de car-jacking sur-armé.
"les mains sur le tableau de bord", "on ne bouge plus... "sors de là", "les mains sur la voiture"... palpations, menottes, la conductrice est enmenée aussi sec dans le véhicule de devant, un des sales types armés
prend le volant de la voiture et part avec. On enlève les menottes du passager : "toi tu peux y aller c’est après elle qu’on en a, et ne viens pas nous faire chier chez elle". Je reste seul sur le trottoir, ayant juste eu le temps de reconnaître un des enquêteurs de la section anti-terroriste, que j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer. "j’ai cru que des gens vous faisaient une blague", me dit une dame effarée. "Elle a fait quoi la fille, elle a tué quelqu’un ?" me dit un jeune qui s’approche de moi.

Un peu plus tard reprenant mes esprits après cette scène de "deux flics a miami", je vois passer cette dépêche AFP :

"Une interpellation dans l’enquête sur les dégradations contre les lignes TGV
Une femme de 36 ans a été interpellée mardi après-midi à Paris dans le cadre de l’enquête sur les dégradations commises contre la SNCF dans laquelle neuf personnes sont mises en examen et une, Julien Coupat, encore incarcérée, a-t-on appris mardi de source policière..."
...le tout sur réquisition du juge antiterroriste Thierry Fragnoli.

La personne interpellée, est une participante active et très visible du comité de soutien parisien aux "inculpés du 11 novembre", elle est connue de tous et n’a jamais été inquiétée jusque là dans l’instruction guignolesque entamée depuis le 15 novembre.
On pense à chaque fois que le comble du ridicule a été atteint et puis non, nouvelle pirouette, nouvelle arrestation grand spectacle (elles sont tellement courantes désormais dans les quartiers nord de Paris...), pour rien, sinon un coup de pression et un peu de poudre aux yeux. Le ridicule ne tue pas c’est vrai, mais monsieur Fragnoli qui
s’est engouffré dans la supercherie qu’on lui offrait, semble prêt à en repousser encore les limites, au risque de rejoindre le banc déjà bien chargé de ceux qui seront bientôt offerts à la risée publique.

http://www.soutien11novembre.org/spip.php?article430

Elle ne sait plus comment s'en sortir, MAM et ses juges (enfin, pardon... et la justice libre)...
donc on arrête des gens qui ont créé un comité de soutien ! Va donc falloir créer un comité de soutien au comité de soutien !
Etat policier !
Je reviens de la manif : toutes les rues adjacentes à Bastille étaient infestées de keufs ! Fastoche de foutre la merde en interdisant aux gens de passer ! Et après, y'aura eu "des casseurs" d'extrême gauche ! Sauf que l'extrême gauche, les anars, tout le monde était dans la rue, aux côtés de la Cégète, et des familles parisiennes... c'était bon enfant... la sortie du 1er mai quoi !

Il va falloir faire gaffe à ses abattis!
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/18/trois-proches-de-julien-coupat-en-garde-a-vue_1194443_3224.html
96 h de garde à vue.

L'autre opération, qui s'est déroulée à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), a abouti à l'arrestation de quatre personnes, dont l'éditeur François Bouchardeau et sa femme. Ces derniers feraient partie du Comité de sabotage de l'antiterrorisme (CSA), un groupe de soutien aux personnes interpellées à Tarnac à l'automne 2008 pour le sabotage présumé de lignes TGV.

Selon des sources concordantes citées par l'AFP, ils sont accusés d'avoir diffusé un tract sur lequel apparaissait l'adresse d'une résidence secondaire de Bernard Squarcini, patron de la la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Le document aurait été diffusé par mail et lors de différentes manifestations, jusqu'à atterir dans la boîte aux lettres de M. Squarcini.

François Bouchardeau, c'est le fils d'Huguette Bouchardeau, ancienne ministre de l'environnement du gouvernement Fabius (1983).
François Bouchardeau dirige HB éditions, la maison d'édition fondée par sa maman, mais qui a fermé l'année dernière.

yapadebug a écrit:François Bouchardeau, c'est le fils d'Huguette Bouchardeau, ancienne ministre de l'environnement du gouvernement Fabius (1983).
François Bouchardeau dirige HB éditions, la maison d'édition fondée par sa maman, mais qui a fermé l'année dernière.

ben zut alors!

Mais ils persistent et signent, ces empaffés ? MAM, arrête ton char ! Tu vas te couvrir de ridicule ! Tout ça pour continuer à faire peur, cette fois-ci avec l'extrême gauche !
Tiens, si ça se trouve, Besancenot est monté dans les sondages

On apprend que Julien Coupat aurait lu des livres ! http://www.causeur.fr/julien-coupat-aurait-lu-des-livres,2451

On comprend mieux alors l'acharnement de la droite sécuritaire. Lire des livres ! Quelle horreur !
Est ce que Sarkozy lit des livres ? Non bien sûr, c'est subversif, les livres...
Il vaut mieux regarder TF1 ou lire le Figaro (encore qu'il parait que Sarkozy ne lit que les pubs, dans le Figaro, surtout les pubs Rollex...).

pfffffffffff non mais ils sont vraiment complètement frappés dans ce gouvernement de merde!

(oups je risque 15 ans...)

Jesens que le sbibliotheques vont vite fermer... sous pretexte qu'il vaut mieux nourrir les pauvres que leur donner du reve ou les informer intelligemment;

Pour une fois, Le Monde fait son travail, un article fait le point sur le dossier Coupat:
http://www.lemonde.fr/societe/article_interactif/2009/05/25/tarnac-le-point-sur-un-dossier-aux-zones-d-ombre-troublantes_1195503_3224_2.html

La police vous considère comme le chef d'un groupe sur le point de basculer dans le terrorisme. Qu'en pensez-vous?

J. Coupat : "Une si pathétique allégation ne peut être le fait que d'un régime sur le point de basculer dans le néant".

Bravo!

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html#ens_id=1164748

scud56 a écrit:La police vous considère comme le chef d'un groupe sur le point de basculer dans le terrorisme. Qu'en pensez-vous?

J. Coupat : "Une si pathétique allégation ne peut être le fait que d'un régime sur le point de basculer dans le néant".

Bravo!

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html#ens_id=1164748

Merci pour ces liens... l'itw de Coupat est ... incroyable ! Ce mec est bluffant ! Il devrait faire de la politique... Ce qui me sidère, c'est comment il dissèque tout le processus de sa mise en accusation, comment il traite la gauche et le NPA (surtout le NPA, plein la tronche)... et surtout lorsqu'il parle de la tromperie des dominants de cette société, cette fumisterie dans laquelle on nous oblige à évoluer...
Entre autres cet extrait :

Détrompez-vous : ce qui nous arrive, à mes camarades et à moi, vous
arrive aussi bien. C'est d'ailleurs, ici, la première mystification du
pouvoir : neuf personnes seraient poursuivies dans le cadre d'une
procédure judiciaire "d'association de malfaiteurs en relation avec une
entreprise terroriste", et devraient se sentir particulièrement
concernées par cette grave accusation. Mais il n'y a pas d'"affaire de Tarnac" pas plus que d'"affaire Coupat", ou d'"affaire Hazan" [éditeur de L'insurrection qui vient].
Ce qu'il y a, c'est une oligarchie vacillante sous tous rapports, et
qui devient féroce comme tout pouvoir devient féroce lorsqu'il se sent réellement menacé.
Le Prince n'a plus d'autre soutien que la peur qu'il inspire quand sa
vue n'excite plus dans le peuple que la haine et le mépris.

Voilà, c'est ça "CA NOUS ARRIVE A TOUS"...
Ca va durer encore combien de temps ?

le problème ( je ne parle pas de son incarcération prolongée qui me semble très abusive) c'est qu'il est intelligent, que son discours est articulé, mais que les "solutions" ne me paraissent pas à la hauteur. j'ai lu le fameux opuscule du "comité invisible" ( joli pied de nez aux curieux de tout poil) et, si je partage en grande partie l'analyse que les auteurs font de notre société, je suis un poil dubitatif quant aux solutions proposées... Les "communes" c'est sympa sur le papier, mais dans l'organisation humaine actuelle, j'en vois vite les limites... Et comme je suis un curieux, je voudrais bien savoir ce qui suit l'insurrection.
Tout foutre en l'air, j'en ai envie de temps à autre... Mais je n'ai aucune envie de vivre dans un champ de ruines fumantes. C'est pour moi la faiblesse principale du discours de Coupat et des Tarnaciens. Ce qui peut fonctionner à l'échelle d'un village n'et pas automatiquement applicable à plus vaste échelle.
Enfin, quoiqu'il en soit, il serait bon que Coupat retrouve la liberté parce que là on est en train de fabriquer une icône en l'embastillant. Quelque part, il la bien baisé le pouvoir !